Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, I.djvu/228

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appellent stacté, à savoir goutte ou larme de liqueur. Ce mot signifie aussi fleur de myrrhe. Les plus efféminées se frottoient les cheveux d’onguent de myrrhe. Les drogues odorantes et propres à faire onguent, qui sont particulières à l’Arabie, la font appeler en grec eudæmon, qui veut dire heureuse.

(25) Amertume. L’amour, dit Plaute, est très-fécond en miel et en fiel ; ce qu’il donne à goûter est fort doux ; mais il vous donne aussi de l’amer tout votre saoul.

(26) Présens. Avant que les hôtelleries et les cabarets fussent en usage, les anciens faisoient des amis réciproques, chez lesquels ils logeoient en leurs voyages. Ils cultivoient fort religieusement ce droit d’hospitalité, préparant des chambres et tout ce qui étoit nécessaire. Le premier jour, ils les invitoient à leur table, et le lendemain leur envoyoient de la viande, des volailles et autres denrées champêtres qu’ils appeloient xonies, comme qui diroit, présent d’hôte ; car xenos signifie hôte, tant celui qu’on reçoit, que celui qui reçoit : Jupiter Xénien étoit estimé conservateur des hôtes.

(27) Bacchus. Il y a dans le texte, Liber. Liber n’est autre chose que Bacchus, et se prend pour le vin, portant aiguillon à luxure. C’est donc à bon droit qu’on le nomme Piqueur de Venus. Liber et Vénus ont engendré Priape, d’autant que ceux qui sont adonnés au vin, sont ordinairement enclins à la luxure. Les Latins l’ont appelé Liber, comme qui diroit franc et libre, parce que le vin ôte tout souci et toute peine, ou parce que l’ivresse rend les personnes plus licentieuses et pétulantes, et plus libres à parler.

(28) Huile et vin. Le vin aiguillonne la volupté, et l’huile nourrit la lumière de la lampe, dont les amoureux