Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, I.djvu/234

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s’étant enfin étranglé, quelqu’un se mit à dire, par plaisanterie, que c’étoit une bouteille, et non un homme qui étoit pendu.

(40) Etranger. On porte ordinairement plus de faveur à ses compatriotes qu’aux étrangers ; l’exemple d’Agoracrit, Parien, et d’Aléamus, Athénien, en font foi : Ces deux habiles sculpteurs ayant fait une Vénus de pierre à l’envi l’un de l’autre ; Aléamus remporta la victoire sur son compagnon, plus par les voix et la faveur de ses compatriotes, que par l’excellence de son ouvrage.

(41) Convives. L’ordonnance des festins porte qu’il n’y ait jamais moins de trois, ni plus de neuf personnes ; il faut que le nombre des conviés commence par celui des Graces, et finisse par celui des Muses : Car, dit Varron, il ne faut jamais un trop grand nombre de convives ; là où est la multitude, là est la confusion.

(42) Plaisante. Ciceron, au premier livre des Offices, nous apprend qu’il y a deux manières de traiter ; l’une illicite, pétulante et outrageuse ; l’autre, élégante, gaillarde, ingénieuse et plaisante : on peut, sans offenser personne, employer la seconde, mais éviter toujours la première.

(43) Ongles. Ainsi cette magicienne de Lucain, Erichtzo, arrache des os ardens du milieu des bûchers, recueille des haillons charmés, lutte à l’encontre des cadavres, leur tire les yeux de la tête, et prend la rognure de leurs ongles ; les mages, dit Pline, assurent que les rognures des ongles des pieds et des mains, mêlés avec de la cire, servent contre les fièvres tierces et quartes. Il enseigne lui-même de jeter les rognures d’ongles dans les fourmillières, que l’on prenne la première qui commencera de les emporter, qu’on la pende