Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, I.djvu/237

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

est éclairé, et peut-être vu sur la terre, ce n’est pas sans raison que les Grecs l’appeloient Pant’horon, tout voyant ; et notre auteur, dans le premier livre, l’appelle aussi Deum videntem, Dieu qui voit tout.

Selon Aulu-Gelle, on représentoit la justice avec des yeux vifs et perçans, pour montrer que les juges doivent examiner avec la dernière exactitude les choses sur lesquelles ils doivent prononcer. On la représente aujourd’hui avec un bandeau sur les yeux, pour marquer qu’on doit rendre la justice sans acceptation de personne, et sans rien envisager que la raison.

(49) Et y ayant fait entrer sept personnes, &c. Elle les prit tous à témoin. Ce nombre est celui que l’on pouvoit desirer pour les choses les plus importantes, et le même que les loix romaines demandoient pour la validité des testamens.

(50) Bêlette, c’est-à-dire une magicienne transformée en bêlette. Les magiciens croyoient et le peuple aussi que, par la force de la magie, les femmes sur-tout pouvoient être transformées en bêlettes, en rats, chats, &c. S. Augustin dit qu’il est impossible de changer la figure de l’homme ; il n’appartient qu’aux gens simples d’ajouter foi à de pareilles sottises. Les auteurs ecclésiastiques rapportent à ceci tout ce que l’on raconte de Circé qui changea tous les compagnons d’Ulysse en bêtes ; et les Arcadiens qui se transformoient en loups, et de ceux qui, changés en chevaux, portoient les munitions de guerre.

(51) Les coqs. Le coq connoît les saisons de la nuit, il en distingue les heures, et réveille l’homme pour qu’il retourne à ses travaux. Le chant du coq, dit S. Ambroise, est agréable la nuit et utile ; il éveille celui qui dort, avertit