Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, I.djvu/240

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les font rire, quinze les assurent, seize les mettent à leur aise. Les grands accroissemens dénoncent rapport, les moindres stérilité. Les raisons les plus vraisemblables de cet accroissement sont qu’il se fait par-là répercussion des étésites qui sont vents anniversaires. Hérodote, Diodore, Pline, Strabon, Sénèque et Lucain disent ce qu’ils ont pu en apprendre, mais il vaut mieux admirer leurs recherches que de s’y arrêter. Quelques-uns disent que la source du Nil est une zône qui nous est opposée, que l’hiver est là quand nous avons l’été, et que, pour cette cause, la grande quantité d’eaux qui viennent en ce temps-là, occasionne cet accroissement.

(60) Par les mystères de Memphis. Memphis étoit la capitale de l’Ægypte, la même que le grand Caïre d’aujourd’hui. On y adoroit Osiris et Isis, par des cérémonies secrettes, qu’il n’étoit pas permis de révéler aux profanes, c’est-à-dire à ceux qui n’étoient pas initiés dans les mystères sacrés ; et pour cela les prêtres de Memphis étoient appelés incommunicables.

(61) Par les sistres de Pharos. Par Pharos qui est une isle d’Ægypte, l’auteur entend l’Ægypte entière. Les sistres étoient des instrumens pour faire du bruit, consacrés au culte d’Isis. On en voit un tout de cuivre dans la bibliothèque de sainte Geneviève à Paris, c’étoit leur matière ordinaire ; il y en avoit cependant d’or et d’argent, comme il paroît dans l’onzième livre de ces Métamorphoses. Pharos est une place qui a été peuplée de Romains par César, dictateur. Là étoit une haute tour de même nom, bâtie par le roi Ptolomée, dans laquelle brûloit toutes les nuits grand nombre de flambeaux pour éclairer aux vaisseaux qui venoient aborder. On voyoit anciennement plusieurs tours