Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, I.djvu/242

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à la santé aussi de notre Stephania ; c’étoit leur maîtresse commune. On poussoit quelquefois la galanterie jusqu’à boire autant de coups à la santé de sa maîtresse, qu’il y avoit de lettres dans son nom, comme on le voit par les vers d’un épigramme de Martial.

Nævia sex cyathis, septem Justina bibatur,
Quinque Lycas, Lyde quatuor, Ida tribus,
Omnis ab infuso numeretur amica Falerno.

Buvons six coups à la santé de Nævia, sept à celle de Justine, cinq à celle de Lycus, quatre à celle de Lydé, et trois à celle d’Ida, et qu’on connoisse le nombre des lettres du nom de nos maîtresses par celui des coups que nous aurons bu à leur santé.

(66) Le dieu Ris propice et favorable. Pausanias fait mention de la fête qu’on célébroit en l’honneur du dieu Ris chez les Hypathéens ; et Plutarque parle d’un temple consacré à cette divinité, et rapporte que Lycurgue lui fit dresser une statue. Les Romains célébroient certains jours de fête qu’ils appeloient hilares, qui veut dire gaillards, quand, après le solstice d’hiver, les jours commençoient à être plus longs que les nuits.

(67) Que le fut Hercule après la défaite du triple Gerion. On met au nombre des travaux d’Hercule, la défaite de Gerion, roi des trois isles Majorque, Minorque et Ivique, ce qui a donné lieu aux poètes de feindre qu’il avoit trois corps. Quelques-uns disent qu’ils étoient trois frères de ce nom-là, si unis entre eux qu’ils sembloient n’être animés tous trois que d’une seule ame.


Fin des Remarques du second Livre.