Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, I.djvu/26

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bien élevé, il étoit bien fait de sa personne, il avoit de l’esprit, il devint savant ; mais il se rendit suspect de magie, et cette mauvaise réputation fait beaucoup de tort encore aujourd’hui à sa mémoire. Il étudia premièrement à Carthage, puis à Athènes, ensuite à Rome[1] où il apprit la langue latine sans

  1. On ne trouveroit point cette gradation, si l’on s’arrêtoit au prologue de son roman, puisqu’il n’y parle point de Carthage. Il se contente de dire que ses premières études ont été celles de la langue grecque dans la Grèce, et qu’après cela, il vint à Rome où il étudia le latin, sans le secours d’aucun maître. Ibi linguam Attidem primis pueritiæ stipendiis merui, mox in urbe latia advena studiorum Quiritium indigenam sermonem ærumnabili labore, nullo magistro præeunte, aggressus excolui. Cette narration est trompeuse : elle n’est rien moins qu’exacte : il la faut rectifier par d’autres passages d’Apulée. Se faut-il étonner qu’un autre raconte mal les actions d’autrui ? ne raconte-t-il pas quelquefois les siennes bien confusément ? voici ces autres passages de notre auteur. Il dit aux Carthaginois qu’il a étudié dans son enfance chez eux, et qu’il a même commencé d’y embrasser la secte Platonicienne. Sum vobis nec lare alienum, nec pueritiâ invisitatus, nec magistris peregrinus, nec secta incognitus..... Enimverò, et pueritiâ apud vos, et magistri vos ; et secta, licet Athenis Atticis confirmata, tamen hic inchoata est (Apul. Florid.) : à quoi il ajoute, Hanc ego vobis mercedem, Carthagenienses, ubique gentium dependo, pro disciplinis quas in pueritiâ sum apud vos adeptus. Ubique enim me vestræ civitatis alumnum fero (Ibid.). Quelques pages après, il fait un dénombrement des sciences qu’il étudia dans Athênes. Prima cratera litterato-