Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, I.djvu/25

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l’Afrique, sa famille étoit considérable[1] ; il fut

    la forme prétendue d’un âne, enseigne mille impudicités, il ajoute, Apuleius hunc imitatus,ut vir Græcus se latinè nescivisse ingenuè confessus, in Asino aureo planè rudit (Claudius Verderius). Premièrement, il n’est pas vrai qu’Apulée avoue qu’il n’entend point le latin ; il dit seulement, 1°. qu’il l’ignoroit la première fois qu’il vint à Rome ; 2°. qu’il l’apprit sans maître. En second lieu, il n’est peint vrai qu’il fut Grec. Madaure étoit une colonie Romaine : et, lorsqu’il se veut justifier par l’exemple des autres poëtes, il cite les Grecs comme étrangers, et les Latins comme ses compatriotes. Fecere tamen et alii talia, et.... apud Græcos Tejus quidam..... Apud nos verò Ædituus, et Portius et Catulus (Apuleii Apol.). Ce qu’il y a de vrai, c’est que la langue latine n’étoit pas commune à Madaure. Apulée, fils d’un des premiers magistrats, n’y entendoit rien quand il vint à Rome. Le fils de Pudentilla, sa femme, n’entendoit que le punique, et un peu de grec, que sa mère, originaire de Thessalie, lui avoit appris. Loquitur nunquam nisi punicè, et si quid adhuc à matre græcissat : latinè enim neque vult, neque potest (ibid.).

  1. Son père se nommoit Thésée : on ne le sait que par ces paroles : Si contentus lare parvulo, Thesei illius cognominis patris tui virtutes æmulaveris (Apul. Metam. lib. 1.). Il avoit exercé à Madaure la charge de Duumvir. C’étoit la première dignité d’une colonie. In quâ coloniâ patrem habui loco principe Duumviralem cunctis honoribus perfunctum (Idem. Apul.). Sa mère nommée Salvia étoit originaire de Thessalie, et descendoit de la famille de Plutarque. Il le dit lui-même, dès le commencement de son roman. S. Augustin a reconnu qu’Apulée étoit de bonne maison : c’est dans sa ve lettre. Voyez la 5e note ci-après.