Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, I.djvu/29

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c’est pour cela qu’il demandoit à y être initié. Il dépensa presque tout son bien dans ces voyages[1],

    texto involvere, quod purissimum est rebus divinis velamentum (Idem. Apol.). Il est probable que, si Apulée étoit magicien, son crime étoit incomparablement moindre que celui des magiciens d’aujourd’hui, parce qu’il ne savoit pas qu’il n’y eût que de mauvais génies qui s’attachassent à faire certaines choses à la présence de certaines cérémonies. Il croyoit, avec les Platoniciens, que de bons génies pouvoient aussi faire cela (S. August. Cit. de Dieu, liv. 8, chap. 19.). J’ai cité, dans le texte de cet article, S. Augustin qui témoigne qu’Apulée avoit une dignité de religion, qui lui donnoit l’intendance des combats des gladiateurs. Sacerdos provinciæ pro magno fuit, ut munera ederet venatoresque vestiret (August. Epist. 5.). Enfin je trouve que notre auteur s’étoit consacré au culte d’Esculape, l’une des principales divinités des Carthaginois, et qu’il avoit même une dignité dans ce collège. Principium mihi apud vestras aureis auspiratissimum ab Æsculapio Deo capiam, qui arcem vestræ Carthaginis indubitabile numine propitius respicit. Ejus Dei hymnum græco et latino carmine vobis sic canam, jam illi à me dedicatum. Sum enim non enim non ignotus illius Sacricola, nec recens cultor, nec ingratus Antistes (Apul. Florid.).

  1. Ce ne fut point la seule cause de la pauvreté où il tomba ; il fit des dépenses beaucoup plus louables : il s’en vanta du moins, lorsqu’il répondit au reproche qu’on lui avoit fait de sa misère. Ad istum modum desponsus sacris, sumptuum temeritate contra votum meum retardabar : nam et viriculas patrimonii peregrinationis attriverant impensè (Apul. Metam. lib. xi.). C’est ainsi qu’il parle, en représentant l’embarras où il se trouvoit à Rome, au sujet