Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, I.djvu/479

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parce que le médecin a de vilaines et puantes choses à toucher, la médecine est honorable pour la nécessité, dit l’Ecclésiaste.

(7) Si ces abominables femmes. Je me suis servi de cette façon de parler, qui est plus à notre usage que de dire, si ces méchantes Lamies ; pessimæ illæ Lamiæ, qui est dans le texte ; d’autant plus que les sœurs de Psiché n’étoient pas véritablement des Lamies, et que ce n’est que par forme d’injure que Cupidon les nomme ainsi. Les Lamies étoient, à ce qu’on croyoit, des Sorcières, ou plutôt de malins esprits qui, sous la figure de belles femmes, attiroient à elles par des caresses, de jeunes enfans pour les dévorer.

(8) Ces perfides Sirenes. Les Sirenes étoient filles du fleuve Acheloüs, et se nommoient Parthenope, Ligée et Leucosie. On dit qu’elles étoient moitié femmes et moitié poissons, et qu’elles habitoient les côtes de Sicile, où par la mélodie de leurs chants elles attiroient les voyageurs dans des rochers pour les faire périr et les dévorer. D’autres disent qu’elles étoient moitié femmes et moitié oiseaux, que l’une chantoit, l’autre jouoit de la flûte, et la troisième de la lyre, et qu’elles habitoient sur les côtes d’Italie. Ce nom de Sirenes en Phénicien signifie des chanteuses. Il se peut faire qu’il y ait eu en quelque endroit sur ces côtes maritimes des chanteuses excellentes qui débauchoient les voyageurs, et que c’est ce qui a donné lieu à cette fable.

(9) Par hazard le dieu Pan. Pan étoit adoré chez les Egyptiens sous la figure d’un bouc, long-temps avant que les Grecs le connussent ; ces derniers le firent fils de Mercure et de Pénelope. Il étoit le Dieu des Pasteurs ; on le considéroit aussi comme le Dieu de la Nature, ce que son nom sembloit