Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, I.djvu/480

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marquer ; car Pan en grec signifie tout, et l’on prétend que toute sa figure exprimoit les principales choses qui composent l’univers, comme ses cornes, ses pieds de chèvre, son bâton et tout le reste de sa figure et de son équipage, tout cela avoit son application, jusqu’à sa complexion amoureuse, et l’ardeur avec laquelle il poursuivoit les nymphes, qui marquoit, dit-on, le desir de la génération répandu dans tous les êtres de l’univers. Les anciens croyoient que Pan couroit la nuit par les forêts et les montagnes, et qu’il apparoissoit quelquefois aux laboureurs, et leur causoit de si grandes frayeurs, que plusieurs en mouroient, d’où est venu le mot de terreur panique.

(10) Démarche chancelante. Cette allure, la paleur immodérée, les soupirs fréquens sont indices d’amour. Le médecin Erasistrate découvrit anciennement par semblables conjectures, l’amour d’Antiochus pour Statonice.

(11) Je romps pour jamais les liens qui vous unissoient à moi. Il y a dans le texte latin : Retirez-vous et emportez ce qui vous appartient. Ce sont les termes dont les maris se servoient, en faisant divorce avec leurs femmes. J’ai cru qu’il valoit mieux exprimer cet endroit comme j’ai fait, d’autant plus que Psiché n’avoit apporté en mariage que de la jeunesse et de la beauté.

(12) Un de ces oiseaux blancs. Le texte dit Peralba illa gavia. Je n’ai point exprimé le nom de cet oiseau gavia, qu’on explique en françois moatte, parce que cet oiseau n’est gueres connu, outre que cela est peu important.

(13) Est-ce une nymphe. Il y en avoit de plusieurs sortes ; de célestes, de terrestres, des nymphes des fleuves, des étangs,