Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, I.djvu/494

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que j’ai toujours aimée comme ma propre fille. D’ailleurs la loi qui défend de recevoir les esclaves fugitifs, malgré leurs maîtres, suffit pour m’en empêcher.

Psiché, accablée de ce dernier coup, perd toute espérance de pouvoir mettre ses jours en sûreté ; elle ne voit aucun moyen de retrouver son époux ; et réfléchissant sur la cruauté de sa destinée : Quel remède, disoit-elle, puis-je trouver à mes malheurs, puisque la bonne volonté que les Déesses mêmes ont pour moi, m’est absolument inutile ? où pourrai-je aller pour éviter les pièges qui me sont tendus de tous côtés ? dans quelle maison serai-je en sûreté ? quelles ténèbres pourront me dérober aux yeux d’une Déesse aussi puissante que Vénus ? Infortunée Psiché, que ne t’armes-tu d’une bonne résolution, que ne renonces-tu au frivole espoir de pouvoir te cacher, et que ne vas-tu te remettre entre les mains de ta maîtresse, et tâcher d’appaiser sa colère par ta soumission et tes respects ? Que sais-tu, si celui que tu cherches depuis si long-temps, n’est pas chez sa mère ? Ainsi Psiché, déterminée à se présenter à Vénus, quoiqu’il pût lui en arriver de funeste, commença à songer en elle-même de quelle manière elle lui parleroit pour tâcher de la fléchir.

Cependant Vénus, lasse de la recherche inutile qu’elle faisoit de Psiché sur la terre, résolut de