Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, I.djvu/528

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Psiché dans le ciel, il lui présente un vase plein d’ambroisie (35) ? Prenez, Psiché, lui dit-il, et soyez immortelle ; jamais l’Amour ne se séparera de vous, je l’unis à vous pour toujours par les liens du mariage.

Aussi-tôt on dressa le somptueux appareil du festin de la nôce ; l’Amour et sa Psiché occupoient les premières places, Jupiter et Junon étoient ensuite, et après eux toutes les autres Divinités selon leur rang. Ganimède, ce jeune berger, l’échanson de Jupiter, lui servoit à boire du nectar. Bacchus en servoit aux autres Dieux (36), Vulcain faisoit la cuisine (37), les Heures semoient des fleurs de tous côtés, les Graces répandoient des parfums, et les Muses chantoient. Apollon joua de la lire, Vénus dansa de fort bonne grace ; et pendant que les neuf Muses formoient un chœur de musique, un Satire jouoit de la flûte, et Pan du flageolet. C’est ainsi que Psiché fut mariée en forme à son cher Cupidon (38). Au bout de quelque temps ils eurent une fille, que nous appelons la Volupté (39).

Voilà le conte que cette vieille, à moitié ivre, faisoit à la jeune fille, que les voleurs tenoient prisonnière, et moi qui l’avois écouté d’un bout à l’autre, j’étois véritablement fâché de n’avoir point de tablettes pour écrire une aussi jolie fable que