Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, II.djvu/263

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en danger de perdre la vie, et qu’on savoit certainement que nous étions chez lui. Notre hôte, sans s’étonner en aucune manière, et voulant sauver cet homme, à qui il avoit donné un asile, répond, qu’il ne sait ce qu’on lui demande, et assure qu’il y a déjà quelque temps qu’il n’a vu ce jardinier. Les soldats assuroient au contraire, en jurant par le génie de l’Empereur, qu’il étoit chez lui, et qu’il n’étoit point ailleurs.

A la fin, les magistrats voulurent qu’on fît une perquisition dans la maison pour découvrir la vérité du fait. Ils y font donc entrer leurs licteurs et leurs huissiers, et leur ordonnent de faire une recherche exacte dans tous les coins de la maison. Leur rapport fut, qu’ils n’avoient trouvé personne, pas même l’âne du jardinier. La dispute recommença avec plus de violence de part et d’autre ; les soldats assuroient toujours, en implorant souvent le secours de César, que très-certainement nous y étions ; notre hôte assuroit le contraire, en attestant continuellement les Dieux, et moi, sous ma figure d’âne, inquiet et curieux à mon ordinaire, ayant entendu ce grand bruit, je passai ma tête par une petite fenêtre, pour regarder ce que c’étoit. Mais un des soldats ayant par hasard apperçu mon ombre, lève les yeux en haut, et me fait remarquer à tout le monde.

Il s’élève aussi-tôt un grand cri, et dans le