Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, II.djvu/397

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Le cinquième portoit un van d’or plein de petites branches de même métal, et un autre une bouteille.

Les Dieux suivoient immédiatement, qui ne dédaignoient point d’être portés par des hommes. L’un avoit une tête de chien ; l’autre, qui est le messager des cieux et des enfers, tenoit sa tête droite, et avoit le visage à moitié noir et à moitié doré (24) ; il avoit un caducée dans sa main gauche, et dans sa droite une palme verte. Après lui, paroissoit une vache élevée sur ses pieds de derrière, figure de la Déesse, mère féconde de toutes les choses ; un des prêtres la portoit sur ses épaules, avec une démarche pompeuse ; une autre tenoit une corbeille où étoient renfermés les secrets et les mystères de la religion : celui qui le suivoit, portoit dans son bienheureux sein l’adorable image de la souveraine Divinité qui n’avoit rien de la forme d’un oiseau ou d’une bête, soit domestique ou sauvage, ni même de l’homme, mais qui, vénérable par sa singularité et par l’artifice de sa construction, marquoit la sublimité de la religion, mieux qu’aucun discours ne l’auroit pu faire, et faisoit voir qu’on doit cacher ses mystères sous un profond silence. C’étoit une petite urne d’or (25), parfaitement bien travaillée, ronde par le fond ; on y voyoit gravés les merveilleux hiérogliphes des Egyptiens ; son orifice qui n’étoit pas fort élevé, s’étendoit d’un côté, et formoit un long