Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/39

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Le verbe être a une double signification, tantôt il exprime les différentes successions de temps, lorsqu’il se conjugue avec d’autres verbes ; tantôt il exprime la nature de la chose dont on parle sans aucune succession de temps, c’est pour cela qu’il est appelé verbe substantif. — S. HIL. (De la Trin., 2.) Jetez donc un regard sur le monde, comprenez ce qui est écrit du monde : « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. » Ce qui est créé reçoit donc l’existence au commencement, et ce qui se trouve renfermé dans le principe qui lui donne l’existence se trouve également renfermé dans les limites du temps. Or, ce simple pécheur, sans lettres, sans science, s’affranchit des bornes du temps, remonte avant tous les siècles et s’élève au-dessus de tout commencement. Car ce qui était, c’est ce qui est, ce qui n’est circonscrit par aucune durée, et qui était au commencement ce qu’il est, bien plutôt qu’il n’était fait. — ALCUIN. C’est donc contre ceux qui alléguaient la naissance temporelle du Christ, pour enseigner qu’il n’avait pas toujours existé, que l’Evangéliste commence son récit par l’éternité du Verbe : « Au commencement était le Verbe. »




Et le Verbe était en Dieu.




S. Chrysostome : (hom. 2 sur S. Jean.) C’est surtout le propre de Dieu d’être éternel et sans commencement, c’est ce que l’Evangéliste a établi tout d’abord, mais de peur qu’on ne vînt à conclure de ces paroles : « Au commencement était le Verbe, » que le Verbe n’a pas été engendré, il ajoute aussitôt pour repousser cette idée : « Et le Verbe était en Dieu. » — S. HIL. (De la Trin., 2.) Il est dans le Père sans aucun commencement, il n’est point soumis à la succession du temps, mais il a un principe de son existence. — S. BAS. (hom. précéd.) Il s’exprime