Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/40

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encore de la sorte contre ceux qui osaient blasphémer que le Verbe n’était pas. Où donc était le Verbe ? Il n’était pas dans un lieu, car ce qui ne peut être circonscrit, ne peut être soumis aux lois de l’espace. Mais où était-il donc ? Il était en Dieu. Or, ni le Père, ni le Fils, ne peuvent être contenus dans aucun espace.




ORIG. Il est utile de faire remarquer que nous lisons dans l’Ecriture, que le verbe ou la parole a été faite ou adressée à quelques-uns, par exemple à Osée, à Isaïe, à Jérémie ; mais le Verbe n’est pas fait en Dieu comme une chose qui n’existe pas en lui. C’est donc d’un être qui est éternellement en lui, que l’Evangéliste dit : « Et le Verbe était avec Dieu, » paroles qui prouvent que, même au commencement le Fils n’a jamais été séparé du Père. — S. Chrysostome : (hom. 3 sur S. Jean.) Il ne dit pas : Il était en Dieu, mais : « Il était avec Dieu, » nous montrant ainsi son éternité comme personne distincte. — THEOPHYL. L’erreur de Sabellius se trouve détruite par ces paroles. Cet hérétique enseignait que le Père, le Fils et le Saint-Esprit ne formaient qu’une seule personne, qui se manifestait tantôt comme le Père, tantôt comme le Fils, et tantôt comme le Saint-Esprit ; mais quoi de plus fort pour le confondre que ces paroles : « Et le Verbe était en Dieu ? » car l’Evangéliste déclare ouvertement que le Fils est différent du Père, qu il désigne ici par le nom de Dieu.




Et le Verbe était Dieu.




S. HIL. (De la Trin., 2.) Vous me direz : Le Verbe, c’est le son de la voix l’énoncé des choses, l’expression des pensées. Le Verbe était dans le principe avec Dieu, parce que la parole, expression de la pensée, est éternelle, lorsque celui qui pense est éternel lui-même. Mais