dans le Verbe était vie. D’après une autre variante qui n’est pas dénuée de fondement, on lit : « Ce qui a été fait en lui, était vie. » Or, si nous comprenons que la vie des hommes qui est dans le Verbe, est celle dont il a dit : « Je suis la vie, » (Jn 11, 14) nous en conclurons qu’aucun de ceux qui refusent de croire à Jésus-Christ n’a la vie en lui, et que tous ceux qui ne vivent pas en Dieu sont morts.
Et la vie était la lumière des hommes.
THÉOPHYL. L’Evangéliste vient de dire : « En lui était la vie, » pour éloigner de vous cette pensée, que le Verbe n’avait point la vie. Il vous enseigne maintenant qu’il est la vie spirituelle et la lumière de tous les êtres raisonnables : « Et la vie était la lumière des hommes ; » comme s’il disait : Cette lumière n’est point sensible, c’est une lumière toute spirituelle qui éclaire l’âme elle-même. — S. AUG. (Traité 1 sur S. Jean.) C’est cette vie qui éclaire tous les hommes ; les animaux sont privés de cette lumière, parce qu’ils n’ont point d’âmes raisonnables, capables de voir la sagesse. L’homme, au contraire, qui a été fait à l’image de Dieu, est doué d’une âme raisonnable qui lui permet de comprendre la-sagesse. Ainsi cette vie qui a donné l’existence à toutes choses, est en même temps la lumière, qui éclaire non pas indistinctement tous les animaux, mais les hommes raisonnables.
THEOPHYL. Il ne dit pas que cette lumière éclaire seulement les Juifs, c’est la lumière de tous les hommes. Tous les hommes, en effet, par là même qu’ils reçoivent l’intelligence et la raison du Verbe qui les a créés, sont éclairés de cette divine lumière ; car la raison qui nous a été donnée, et qui fait de nous des êtres raisonnables, est la lumière