Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/58

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qui nous éclaire sur ce que nous devons faire et sur ce que nous devons éviter.




ORIG. N’oublions pas de remarquer que le Verbe est la vie avant d’être la lumière des hommes ; il eût été peu logique de dire qu’il éclairait ceux qui n’avaient point la vie, et de faire précéder la vie par la lumière. Mais si ces paroles : « La vie était la lumière des hommes, » doivent s’entendre exclusivement des hommes, il en faudra conclure que Jésus-Christ n’est la lumière et la vie que des hommes seuls, ce qui est contraire à la foi. Lors donc qu’une chose est affirmée de quelques-uns, ce n’est pas à l’exclusion des autres. Ainsi, il est écrit de Dieu, qu’il est le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ; évidemment, il n’est pas exclusivement le Dieu de ces patriarches. De ce qu’il est la lumière des hommes, il ne s’ensuit donc point qu’il ne soit pas également la lumière pour d’autres. Il en est qui s’appuient sur ces paroles : « Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance, » pour soutenir qu’il faut ici comprendre sous le nom d’hommes tous les êtres qui ont été faits à l’image et à la ressemblance de Dieu ; et ainsi la lumière des hommes, c’est la lumière qui éclaire toute créature raisonnable.




v. 5.



Et la lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas comprise.




S. AUG. (Traité 1 sur S. Jean.) Cette vie était donc la lumière des hommes, mais les cœurs des insensés ne peuvent comprendre cette lumière, appesantis qu’ils sont par leurs péchés qui leur dérobent la vue de cette divine lumière. Toutefois, qu’ils ne croient pas que cette