Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/35

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brebis et ne laissent point approcher les loups, c’est-à-dire, les hérétiques qu’elles empêchent d’entrer dans la bergerie. Celui donc qui, laissant là les Ecritures, veut monter par un autre endroit, et s’ouvre un chemin particulier et non autorisé, est un voleur. Le Sauveur dit : « Il monte, » et non pas : « Il entre, » à l’exemple du voleur qui cherche à escalader le mur de clôture, et s’expose pour cela à tous les dangers. Nôtre-Seigneur ajoute : « Par un autre endroit, » et il désigne à mots couverts les scribes, qui enseignaient des maximes et des doctrines tout humaines, et transgressaient ouvertement la loi. S’il déclare plus bas qu’il est lui-même la porte, il ne faut pas s’en étonner, il s’appelle la porte et pasteur sous des rapports différents. Il est la porte, parce qu’il nous amène à son Père, et il est notre pasteur, parce qu’il nous conduit et nous dirige.


S. AUG. (Traité 45 sur S. Jean.) Ou bien encore, il en est beaucoup que selon l’usage ordinaire de la vie, on appelle des hommes de bien, ils observent d’une manière quelconque les commandements de la loi, et toutefois ils ne sont pas chrétiens et demandent avec fierté comme les pharisiens : « Est-ce que nous sommes aveugles ? » Or, Nôtre-Seigneur leur montre que toutes leurs actions qu’ils ne savent à quelle fin rapporter, sont vaines sous la figure d’un troupeau et de la porte par laquelle on entre dans la bergerie : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n’entre point par la porte, » etc. Que les païens donc, que les Juifs, que les hérétiques disent : « Notre vie est bonne, » à quoi cela leur sert-il s’ils n’entrent point par la porte ? La fin de la bonne vie doit être pour chacun de lui faire obtenir la vie éternelle, et on ne peut appeler des hommes de bien ceux qui, par aveuglement ou bien par orgueil, dédaignent de connaître ce qui doit être la fin de