Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/368

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ni le distinguer : « Ils lui répondirent : Jésus de Nazareth, Jésus leur dit ; c’est moi. » — S. Chrysostome : Il est au milieu d’eux, et il frappe leurs yeux de cécité, et l’Evangéliste nous fait bien voir que ce ne sont pas les ténèbres de la nuit qui les empêchèrent de reconnaître Jésus on prenant soin de nous dire qu’ils avaient avec eux des torches et des lanternes. Au défaut même de lumières, ils auraient dû le reconnaître à sa voix, et si cette troupe ne connaissait pas Jésus, comment Judas qui avait continuellement été avec lui pouvait-il ne pas le reconnaître ? Aussi l’Evangéliste fait-il remarquer que Judas qui le trahissait, était aussi avec eux. Or, Jésus voulait opérer ce prodige pour leur montrer que sans sa permission, non-seulement ils ne pouvaient pas se saisir de sa personne, mais qu’ils ne pouvaient infime le voir quoiqu’il fût présent au milieu d’eux. Lors donc qu’il leur eut dit : C’est moi, ils furent renversés et tombèrent par terre. — S. AUG. Où est maintenant cette cohorte de soldats ? où est ce déploiement terrible d’armes menaçantes ? Une seule parole, sans qu’il fût besoin d’aucune autre arme, a suffi pour frapper, pour repousser, pour jeter à terre cette troupe nombreuse dont la haine était si ardente et l’appareil armé si effrayant. C’est que Dieu était caché dans ce corps mortel, et le jour éternel était tellement voilé par la nature humaine, que les ténèbres qui voulaient le mettre à mort étaient obligées de le chercher avec des torches et des lanternes. Que fera-t-il donc au jour où il viendra juger le monde, lui qui opère de si grands prodiges au moment où il va lui-même être jugé. Maintenant Jésus-Christ, par son Evangile, fait retentir en tous lieux cette parole : « C’est moi, » et cependant les Juifs attendent l’Antéchrist, et se retournent ainsi en arrière pour tomber à la renverse,