Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/422

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faire comprendre indirectement la pauvreté de ses vêtements. — THEOPHYL. D’autres disent que dans la Palestine on tisse la toile non comme chez nous en mettant le tissu au-dessous et la chaîne au-dessus de manière que le tissu se dirige vers le haut, mais dans un sens tout contraire.




S. AUG. L’Evangéliste nous apprend ensuite pourquoi cette tunique fut tirée au sort : « Ils se dirent donc entre eux : Ne la divisons point, » etc. Ils avaient donc divisé en parties égales les autres vêtements, ce qui avait rendu superflu le tirage au sort ; mais pour cette tunique, ils ne pouvaient en avoir chacun une partie qu’en la coupant en quatre lambeaux qui leur eussent été complètement inutiles. Pour éviter cet inconvénient, ils aimèrent mieux que le sort la rendît la part d’un seul. Les oracles des prophètes viennent rendre ici témoignage au récit évangélique : « Afin que s’accomplît cette parole de l’Ecriture : Ils se sont partagé mes vêtements, » etc. — S. Chrysostome : Voyez quelle précision dans sa prophétie ; le Prophète ne prédit pas seulement ce que les soldats ont partagé, mais ce qui n’a pu être l’objet d’un partage, en effet, ils ont partagé les vêtements, mais ils ont tiré au sort la tunique qu’ils n’ont pas voulu diviser.




S. AUG. Le récit de saint Matthieu ainsi conçu : « Ils se partagèrent ses vêtements en les tirant au sort, » a voulu nous faire entendre que ce partage s’étendit à tous les vêtements et à la tunique elle-même qu’ils tirèrent au sort. Saint Luc s’exprime en termes à peu près semblables : «