Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/473

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Seigneur offre au toucher cette même chair, avec laquelle il était entré les portes demeurant fermées. Nous voyons ici deux faits merveilleux et qui paraissent devoir s’exclure, à ne consulter que la raison ; d’un côté, le corps de Jésus ressuscité est incorruptible, et de l’autre cependant, il est accessible au toucher. Or, ce qui peut se toucher doit nécessairement se corrompre, et ce qui est impalpable ne peut être sujet à la corruption. Nôtre-Seigneur, en montrant dans son corps ressuscité, ces deux propriétés de l’incorruptibilité et de la tangibilité, nous fait voir que sa nature est restée la même, mais que sa gloire est différente. — S. GREG. (Moral., 14, 39 ou 31 dans les anc. édit.) Après la gloire de la résurrection, notre corps deviendra subtil par un effet de la puissance spirituelle dont il sera revêtu, mais il demeurera palpable en vertu de sa nature première, et il ne sera pas, comme l’a écrit Eutychius, impalpable et plus subtil que l’air et les vents.




S. AUG. Thomas ne voyait et ne touchait que l’homme, et il confessait le Dieu qu’il ne pouvait ni voir ni toucher ; mais ce qu’il voyait et ce qu’il touchait le conduisait à croire d’une foi certaine ce dont il avait douté jusqu’alors : « Thomas répondit et lui dit : Mon Seigneur et mon Dieu. » — THEOPHYL. Celui qui avait d’abord été un incrédule, après l’épreuve du toucher, se montre un parfait théologien, en proclamant en Jésus-Christ deux natures et une seule personne, en disant : « Mon Seigneur, » il reconnaît la nature humaine, et en ajoutant : « Mon Dieu, » la nature divine, et ces deux natures dans un seul et même Dieu, et Seigneur.




« Jésus lui dit : Vous avez cru parce que vous m’avez vu. » — S. AUG.