Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/49

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

quand ils ne laissent pas derrière eux tout un peuple qui réclame leur ministère, ou lorsque ce ministère peut être rempli par ceux qui n’ont pas les mêmes raisons de fuir. Mais si le peuple est obligé de rester et que les ministres le laissent sans secours en s’enfuyant, c’est la fuite honteuse et inexcusable des mercenaires qui n’ont aucun souci de leurs brebis.


S. AUG. (Traité 46 sur S. Jean.) Parmi les bons, il nous faut donc compter la porte, le portier, le pasteur et les brebis ; parmi les mauvais, les voleurs, les larrons, les mercenaires et les loups. — S. AUG. (serm. 49 sur les par. du Seig.) Il faut aimer le pasteur, se garder du voleur, supporter le mercenaire, car le mercenaire peut être utile tant qu’il ne voit point le loup, le voleur ou le larron, mais à leur vue seule, il s’enfuit. — S. AUG. (Traité 46 sur S. Jean.) On ne lui donne le nom de mercenaire, que parce qu’il est payé par celui qui le loue. Les enfants attendent patiemment l’héritage de leur père, le mercenaire soupire ardemment après le salaire qu’il regarde comme le prix de son travail, et cependant la gloire du divin Sauveur se répand par la bouche de chacun d’eux. Le mercenaire n’est donc nuisible que lorsqu’il fait mal et non lorsqu’il annonce la bonne doctrine : cueillez le raisin, gardez-vous des épines. Quelquefois, en effet, la grappe de raisin qu’a produite le cep de vigne, pend aux branches d’un buisson ; il en est beaucoup dans l’Église, qui cherchent leurs avantages temporels en prêchant Jésus-Christ, la voix de Jésus-Christ se l’ait entendre par eux, et les brebis suivent alors, non pas le mercenaire, mais la voix de Jésus-Christ qui se fait entendre par le mercenaire.


Versets. 14-21.


S. Chrysostome : (