Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/493

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pour Jésus-Christ, qu’en devenant un pasteur fidèle de ses brebis sous l’autorité du Prince de tous les pasteurs. — S. Chrysostome : (hom. 88 sur S. Jean.) Rien ne nous rend plus dignes de la bienveillance divine comme le soin que nous prenons du prochain. Nôtre-Seigneur donne cette charge à Pierre de préférence à tous les autres Apôtres, parce qu’il était le premier entre tous les Apôtres, la bouche des disciples, et la tête du sacré collège, et c’est pour cela qu’après lui avoir pardonné son reniement, il l’établit le chef de ses frères. Il ne lui reproche pas de l’avoir renié, mais il lui dit : « Si vous m’aimez, soyez à la tête de vos frères, montrez maintenant cet amour dont vous avez fait constamment preuve, et sacrifiez pour mes brebis cette vie que vous étiez prêt, disiez-vous, à donner pour moi. »




« Jésus lui dit de nouveau : Simon, fils de Jean, m’aimez-vous ? » — S. AUG. (Traité 123 sur S. Jean.) C’est avec raison que Jésus demande à Pierre : « M’aimez-vous ? » et que sur la réponse qu’il lui fait : « Je vous aime. » Jésus lui dit : « Paissez mes agneaux. » Nous voyons ici que l’amour et la dilection sont une seule et même chose, car la troisième fois le Seigneur ne lui dit pas : Diligis me, avez-vous pour moi de la dilection ? mais : Amas me, m’aimez-vous. Jésus lui dit une troisième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimez-vous ? » Jésus demande à Pierre pour la troisième fois s’il l’aime, à son triple renoncement correspond une triple confession, il faut que sa langue devienne l’organe de sou amour comme elle l’a été de sa crainte, et que le témoignage de sa parole soit aussi explicite en présence de la vie