qu’il l’a été devant la mort qui le menaçait. — S. Chrysostome : Trois fois Jésus lui fait la même question, et trois fois aussi il lui renouvelle la même recommandation, pour nous apprendre quel prix il attache à la direction de ses brebis, et que c’est à ses yeux la preuve la plus grande d’amour. — THEOPHYL. C’est de là qu’est venu l’usage de la triple promesse exigée de ceux qui demandent à recevoir le baptême.
S. Chrysostome : A cette troisième question, le trouble s’empare de l’âme de Pierre : « Pierre fut contristé de ce que Jésus lui demandait pour la troisième fois : M’aimez-vous ? » Il tremble au souvenir de sa conduite passée, il craint de se tromper en croyant qu’il aime Jésus, et de mériter de nouveau la rude leçon qu’il a reçue par suite de la trop grande confiance qu’il avait dans ses propres forces. C’est donc auprès de Jésus-Christ qu’il cherche son refuge : « Et il lui dit : Seigneur, vous connaissez toutes choses, » c’est-à-dire, les secrets les plus intimes du cœur pour le présent et pour l’avenir. — S. AUG. (Serm. 50 sur les par. du Seig.) Ce qui l’attriste, c’est de se voir renouveler cette question par celui qui savait parfaitement ce qu’il demandait et qui avait inspiré à Pierre les assurances qu’il donnait de son amour. Il répond donc en toute vérité, et c’est du fond de son cœur qu’il fait sortir ces accents d’un véritable amour : « Vous savez que je vous aime. » — S. AUG. (Traité 124 sur S. Jean.) Pierre n’ajoute pas : Plus que ceux-ci, il ne répond que sur ce qu’il sait de lui-même, car il ne pouvait connaître le degré d’amour qu’avaient les autres disciples pour Jésus, puisqu’il ne pouvait lire dans le fond de leur cœur : « Jésus lui dit : Paissez mes brebis, » c’est-à-dire, donnez un témoignage