Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/495

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de votre amour en paissant le troupeau du Seigneur, comme vous avez donné une preuve de votre timidité en reniant le pasteur.




THEOPHYL. On peut établir une différence entre les agneaux et les brebis ; les agneaux sont ceux qui commencent à faire partie du troupeau ; les brebis sont les âmes qui ont atteint la perfection. — ALCUIN. Paître les brebis, c’est fortifier ceux qui croient en Jésus-Christ, pour que leur foi ne vienne pas à défaillir, pourvoir, lorsqu’il le faut, aux nécessités temporelles de ceux qu’on dirige, s’opposer à leurs ennemis, et ramener ceux d’entre eux qui s’égarent. — S. AUG. (Traité 123 sur S. Jean.) Ceux qui paissent les brebis de Jésus-Christ, dans l’intention d’en faire leurs propres brebis plutôt que de les attacher à Jésus-Christ, sont convaincus de s’aimer au lieu d’aimer Jésus-Christ, d’être conduits par le désir de la gloire, de la domination ou de l’intérêt plutôt que par la charité qui ne se propose que d’obéir, de secourir et de plaire à Dieu. Gardons-nous donc de nous aimer nous-mêmes, au lieu d’aimer Jésus-Christ ; en paissant ses brebis, cherchons ses intérêts plutôt que les nôtres. Celui qui s’aime au lieu d’aimer Dieu, ne s’aime pas véritablement, car puisqu’il ne peut vivre par lui-même, en n’aimant que soi il se condamne à la mort. Ce n’est donc point s’aimer véritablement que de s’aimer d’un amour qui fait perdre la vie. Lorsqu’au contraire ou aime celui qui nous fait vivre, en ne s’aimant pas soi-même, on s’aime beaucoup plus, puisqu’on refuse de s’aimer pour aimer davantage celui qui est pour nous le principe de la vie. — S. AUG. (Serm. sur la pass.) Il s’est trouvé des serviteurs infidèles qui ont divisé le troupeau de Jésus-Christ, et qui, par leurs rapines, se sont amassé une certaine fortune. Vous les entendez dire : Ce sont là mes brebis, que venez-vous faire près de mes brebis, prenez garde que je vous retrouve parmi mes brebis. Si nous tenons