Page:Arène - Œuvres, 1884.djvu/132

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enfin, le pauvre vieil homme, un beau soir, me glissa une bourse dans la main et me mit à la porte de chez lui, en pleurant sur sa belle barbe. Il me fit peine, je l’embrassai. Ce monstre de Turc riait au balcon.

J’entre au café en sortant de là, je lis dans un journal que vous êtes à Paris, Jean-des-Figues. Je pars avec le costume que j’ai et qui n’étonnait personne à Marseille. Tout le long de la route, le peuple pour me voir s’assemble aux gares. J’arrive à Paris, les gamins me suivent. Je me jette effrayée dans une voiture ; comme nous sommes en plein carnaval, le cocher, sans rien lui dire, me conduit au bal tout droit, me prenant pour un masque. Et j’y étais encore, il y a deux jours, en train de rire avec des étudiants, quand je rencontrai ce brave garçon de Nivoulas qui me promit de me rendre heureuse.

— Ô mon premier amour ! soupirait Jean-des-Figues.

— Que d’aventures en plein xixe siècle ! s’écriait Nivoulas émerveillé.