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Page:Arène - Œuvres, 1884.djvu/133

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XX

ET NIVOULAS ?…


Il m’arriva une fois, quand j’étais petit, de rester trois saisons sans manger de pastèque. La pastèque ? j’en avais oublié le goût, et je ne sais pourquoi, il me semblait que je ne l’aimais plus. Un jour, cependant, que mon père en ouvrait une, le cri du couteau sur l’écorce verte me tenta, je ne pus me retenir de tremper mes lèvres dans cette chair tremblante et rose comme un sorbet à la fraise, et quand j’en sentis la glace sucrée fondre sous ma langue et ruisseler le long de mes dents, alors, tout étonné de mon plaisir : — Mais la pastèque, c’est exquis ! »

Pour Roset, il en fut de même ; à cette différence près que Roset, comme je l’ai dit, aurait rappelé plutôt une belle pêche brune qu’une pastèque. J’avais oublié le goût qu’elle avait, positivement. Aussi, quand je sentis ses bras passés autour de mon cou et ses embrassades ingénues, le souve-