Page:Arène - Œuvres, 1884.djvu/69

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Moi, je n’ai pas la moindre envie de rire, je le jure, quand je songe à tous les malheurs où cette fantasque idée d’aimer avant l’heure me jeta.

Quel besoin me piquait d’ouvrir ainsi la malle du cousin Mitre ?

Mieux eût valu sans doute imiter les héros des pastorales grecques et courir les champs et les bois, ignorant tout de l’amour, même le nom, jusqu’au moment où mon cœur se serait naturellement épanoui. Mais, hélas ! est-ce ma faute si, au lieu de cela, victime d’un précoce désir de savoir, le pauvre Jean-des-Figues brisait sa jeunesse en espérance, et déchirait de l’ongle l’enveloppe verte du bourgeon pour voir plus tôt la fleur éclore.