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Page:Arène - Au bon soleil, 1881.djvu/11

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LA MORT DE CARMENTRAN.


À l’époque dont nous parlons, le chemin de fer entre Marseille et Gap, marqué de petits points sur les cartes routières, n’existait pourtant qu’en projet. La vallée de la Durance ne voyait pas, quatre ibis par jour et la durée d’une seconde à chaque fois, les deux trains montants et les deux descendants jeter sur ses champs et ses roches, plus silencieux, plus solitaires après cela, le bruit d’un tourbillon et l’ombre d’une fumée. Mais, en revanche, la route nationale, maintenant déserte, résonnait dès le matin sous les équipages des rouliers, ce n’étaient que jurons et claquements de fouets, longs attelages de mulets portant le filet frangé, en ficelle blanche, et le collier à la provençale, cornu, pointu, revêtu de peau de chien teinte en bleu, égayé de nombreux grelots et de deux anneaux de