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Page:Arène - Contes de Provence, 1920.djvu/28

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CONTES DE PROVENCE

Et pourtant, lorsque, du haut de la dernière colline, il découvrit sa maisonnette, le cœur lui manqua et il n’osa pas aller plus avant, car il eut peur soudain que quelqu’un n’y fût mort.

« Remarque, dit-il au moricaud, cette cabane couverte en joncs d’étang, avec une porte qui a l’air neuve ? tu vas te cacher tout près, dans la haie, et tu reviendras me dire ce qui se passera. »

Au bout d’une heure, le moricaud revint :

« J’ai vu sortir de la cabane une femme en deuil et six enfants qui s’en sont allés vers l’église.

— Et qu’as-tu vu encore ?

— J’ai encore vu un vieux chat roulé au soleil sur le seuil. »

Alors Jean Bénistan pleura, de la joie qu’il éprouvait en apprenant que sa femme et ses enfants vivaient et que le chat était revenu.

Jean Bénistan sortit quatre clous d’or de sa saquette.