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Page:Arène - Contes de Provence, 1920.djvu/29

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CONTES DE PROVENCE

« Prends une pierre pour marteau, et, pendant que les habitants n’y sont pas, va planter ces clous d’or dans la porte de la cabane. »

Quand Tardive revint de l’église, où elle s’était rendue, comme elle faisait toutes les années, au jour anniversaire de la disparition de Jean Bénistan, quand elle aperçut le chat qui, hérissé, soufflait de colère sur le toit, et les quatre clous d’or aux quatre coins de la porte, se souvenant des paroles de jadis, elle s’écria :

« Courez, mes enfants, courez vite au-devant de mon pauvre homme qui s’en revient de la guerre, sans doute, hélas ! bien maltraité. »


Mais, comme à ce moment, au détour du sentier, Jean Bénistan, aussi fier qu’un roi, apparaissait sur son cheval que le moricaud tenait en bride, elle ajouta, presque évanouie :

« Dieu soit loué ! il a ses bras, il a