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Page:Arène - Contes de Provence, 1920.djvu/30

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CONTES DE PROVENCE

ses jambes… Ces clous d’or m’avaient fait grand’peur. »

Et Bénistan disait en l’embrassant :

« Oui, j’ai mes jambes, oui, j’ai mes bras, mais tellement meurtris et blessés qu’ils ne veulent plus que le repos… Désormais, Tardive, tu peux être tranquille… Sors pour moi le fauteuil, là, devant la porte, sous la vigne… Mets le vieux chat sur mes genoux, et si, par hasard, il n’y avait pas ce soir de soupe à manger, je rapporte des pays d’Afrique, pour les petits devenus grands, toutes sortes d’histoires plus belles que celle de l’Archi-Diable et de Jean-de-l’Ours ! »

Mais c’étaient là discours pour rire, comme une joie trop vive en inspire, car à force de peine et de travail, pendant l’absence de Bénistan, Tardive était redevenue presque riche, et lui possédait des trésors.

Maintenant, si vous passiez par mon village, je pourrais vous montrer intacte, — le brave homme, s’y trouvant bien,