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CONTES DE PROVENCE

et seul ! dans la familiarité de la nature. C’est pour cela que les gens du pays le croyaient fou.

Rien de joli, d’ailleurs, comme le petit domaine qu’il s’était arrangé au clos Saint-Laze. Un ermite, à le voir, s’en serait rendu amoureux.

Ce que j’appelais tout à l’heure maisonnette, faute de trouver le terme exact, n’était, en réalité, qu’un creux de rocher que fermait un mur percé d’une fenêtre et d’une porte.

Mais le mur était si blanc, un si beau rosier enguirlandait la fenêtre et de si vigoureuses broussailles faisaient corniche à la place du toit, que cette logette valait un château.

À deux pas, une source claire jaillissait du milieu d’un amas de tufs et de mousses pour tomber à grand bruit dans un vivier, au-dessous duquel descendait en pente un jardinet arrosé à sa soif même au plus fort de l’été et plein d’arbres et de légumes.