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CONTES DE PROVENCE

bien faite… Mais, s’en fourrent-ils, s’en fourrent-ils, les brigands ! »

Puis, montrant dans un coin un sac qui n’était qu’à moitié vide :

« Mon méteil n’y suffira pas… Je vous charge, quand je serai mort, de leur distribuer encore ceci. »


Huit jours après, le père Noé s’étant éteint paisiblement, je m’en allai au clos Saint-Laze, avec quelques malpeignés de mon âge, pour assister à la cérémonie.

La neige avait un peu fondu. Maintenant, sur le chemin, tout le long des haies, des kyrielles d’oisillons ragaillardis piquaient du bec en gazouillant les perles noires des viornes et les grains de corail des aubépines.

« Regarde-les voler… Écoute comme ils chantent… Le curé ne leur fait pas peur. »

Et nous restâmes persuadés, avec raison peut-être, que c’étaient les oiseaux