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Contes de Provence

« Encore quelques pas, et, de la crête, nous allons les voir.

— Il faudrait trouver, pour se cacher, n’importe quoi ; un rocher, un arbre… »

Mais en fait d’arbres, le plateau n’avait que des lavandes maigres et rares ; des cailloux au lieu de rochers. Il est même étonnant que le mistral, qui souffle dur sur les hauteurs en ce bienheureux pays de Provence, eût laissé là tant de cailloux.

« Attention, fit le garde, voici que la diablerie commence. »

En effet, là-bas, dans les oliviers, quelque chose d’inaccoutumé se passe. Entre les troncs que l’éclat multiplié des constellations baigne d’une vague lueur, quatre hommes ou plutôt quatre fantômes se suivent à la file indienne. Tout à coup, et comme obéissant à un mot d’ordre, la procession s’arrête. Le premier des fantômes, porteur d’une lanterne sourde, en promène le reflet