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Contes de Provence

de droite à gauche, lentement et circulairement. Le second aussitôt roule de son tambour. Le troisième, balançant un ustensile qui paraît être un arrosoir, fait jaillir vers le sol, dans la clarté de la lanterne, une pluie de diamants liquides. Alors le quatrième — celui-ci armé d’un panier — tourne à genoux… Et, l’incantation finie, tout rentre dans le silence et l’ombre, jusqu’à ce qu’un nouveau roulement, un nouveau jet de vive lumière viennent trahir sur un autre point de la plaine la présence de ces étranges promeneurs.

« Que pensez-vous, brigadier ?

— Qu’il faut se coucher en tirailleurs, observer et attendre. »

Ils n’attendirent pas longtemps. Presque sous leurs pieds, au bas de l’escarpement formé par le bord extrême du plateau, soudain la lanterne luisit et le tambour sonna.

« En avant ! cria le brigadier.

— En avant ! » répéta le garde.