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LE MARCHAND DE MOURON

eu le temps d’y regarder, l’abreuvoir d’un si beau dessin dont la fastueuse ampleur évoque la vision de seigneuriales cavalcades, et, perdu au milieu de ces architectures comme l’entrée du château de quelque Belle au bois dormant, le solennel portique à bossages, aves ses mascarons Renaissance, ses cariatides de satyres, qui s’ouvre, inquiétant et mystérieux, sur un immense parc abandonné.

C’est là pourtant, c’est à Arcueil et sans doute au fond de ce parc embelli de débris antiques, que Ronsard et ses amis, ivres de latin et de grec, sacrifièrent un bouc à Bacchus.


Jà la nappe était mise et la table garnie,
Se bornait d’une sainte et docte compagnie,
Quand deux ou trois ensemble en riant ont poussé
Le père du troupeau à long poil hérissé.

Il venait à grands pas ayant la barbe peinte.
D’un chapelet de fleurs la tête il avait ceinte,
Le bouquet sur l’oreille, et bien fier se sentait
De quoi telle jeunesse ainsi le présentait.


Fantaisie païenne qui, d’ailleurs, faillit coûter cher à la pléiade.