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LE MARCHAND DE MOURON

tenant de pourpre et d’or la floraison automnale des chrysanthèmes.

C’est précisément dans ce même jardin et par une saison pareille que mon aventure, ô mon Dieu ! bien simple, commença.

Comme il s’agit en quelque sorte, et si j’ose m’exprimer ainsi, d’une manière d’aventure d’amour, peut-être, par discrétion et modestie, ferais-je aussi bien de la taire.

Mais enfin mon menton grisonne ; or, à quoi servirait d’être barbon si l’on n’avait pas le privilège d’écrire, ainsi qu’un vieux guerrier, l’histoire de ses victoires et conquêtes !

Comment diable s’appelait-elle ?

Liline, autant qu’il m’en souvienne ; et l’ensemble de sa petite personne allait bien à ce joli nom.

De son état, fleuriste ou quelque chose d’approchant. Mais les fleurs n’étant plus de mode, après un certain nombre de tentatives infructueuses pour gagner les quinze sous par jour « Il faut ça, n’est-ce pas monsieur ? » nécessaires à son existence dans les plumes et les perles de jais, modèle à l’occasion, vaguement écuyère, elle faisait