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SYLVAINE

autant que Sylvaine, mais toutes brunes, l’allure souple et distinguée, avec des airs de ressemblance donnant l’idée de quelque race ancienne conservée très pure.

Comment expliquer ?… J’étais en train d’échafauder un système. Par bonheur, l’idée me vint d’interroger Marteroy sur ce singulier cas d’atavisme.

— Rien de plus simple, répliqua mon compagnon en éclatant de rire. Nous devons passer devant le château ; et, comme précisément la lune donne, je te montrerai, sculptées sur le portail d’honneur, les armes MM. de Bercheny. Plus de cent ans durant, ils tinrent ici garnison avec leurs hussards. Voilà des solutions que nos savants ignorent.

— Alors, Sylvaine, d’après toi…

— Tu connais Sylvaine ? Elle a mal tourné, pauvre fille ! En tout cas, je jurerais volontiers que sa bisaïeule ou trisaïeule se sera laissé tourner la tête par la sabretache et les moustaches de quelque beau cavalier hongrois.

Le problème ainsi résolu, il me restait de satisfaire au vœu de Sylvaine.