Page:Arène - Friquettes et friquets, 1897.djvu/196

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
182
FRIQUETTES ET FRIQUETS

rées de rouille, que garde un hallebardier pétrifié — le château à quatre tourelles entouré de fossés verdis où la Belle attend qu’on l’éveille.

Les bois ne parlent à nos cœurs que des éternelles joies de la nature. Les parcs aux vertes pelouses semées de débris nous disent, par les mille voix familières des canaux coulant invisibles et des ombrages émus au vent, la mélancolie non sans grandeur de notre brève destinée.

D’ailleurs, toute philosophie mise de côté, rien ne me semble, plus qu’un parc, charmant et varié en surprises.

Dans l’enceinte de ses murs broussailleux et de loin en loin s’écroulant, brèches par où les hérissons se glissent au dehors les nuits de lune, sous les masses demeurées noblement architecturales des hautes avenues et des charmilles, on peut faire à chaque pas d’intéressantes découvertes.

C’est un tumulus, glacière jadis, et qui, sous l’envahissement des lianes, a pris peu à peu des airs de montagne ; un banc abandonné, tout brodé de lichens et capitonné