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FRIQUETTES ET FRIQUETS

Lorsque le train du Havre me déposa gare Saint-Lazare, je me sentis donc fort amoureux.

Amoureux, mais de qui ?

J’avais précédemment essayé des soupeuses peintes et rousses, Circés à tant par moi, dont tout nouveau débarqué devient le déplorable Ulysse. Toujours le même tour au Bois, toujours les mêmes cabarets de nuit ! Recommencer me parut pénible. — « Fracastor, mon ami, ce n’est plus là ce qu’il te faut. L’heure de la sagesse a sonné. Souviens-toi des conseils que te donnait ton oncle. Ce qu’il te faut, ô Fracastor ! pour vivre heureux deux ou trois mois, c’est une petite personne bien tranquille. L’espèce n’en est pas rare à Paris, dans certains quartiers. » Et, mes bagages confiés au garçon d’hôtel, je me répandis par les rues, cherchant ce diamant bleu, ce merle blanc, cette fleur d’idéal bourgeois qu’on appelle une petite personne bien tranquille.

Je la voyais, d’ailleurs, distincte et si parfaitement dessinée, qu’il me semblait l’avoir connue déjà.

Jolie, pas trop pourtant. Rien de cette