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LE JOYEUX « REQUIEM »

mière, d’ailleurs inquiétante et fantômatique, filtre par un plafond fait d’épaisses plaques de verre, plafond servant également de dallage à la salle qui se trouve au-dessus. De sorte que, l’après-midi, lorsqu’il fait clair, on y voit d’en bas en raccourci toutes sortes de silhouettes bizarres, les unes géométriques et figées qui sont les supports des chaises et des tables, les autres inquiètes et mouvantes qui sont les semelles des consommateurs.

Les deux marins et les sirènes, s’il en reste au fond de la mer, doivent jouir d’un spectacle analogue quand, sur la bleue étendue des flots, vitreuse toiture de leurs palais, court l’ombre noire d’une barque qui fuit, d’un paquebot qui passe. En la comparaison semblera d’autant plus jute que, vues ainsi du sous-sol en question, certaine semelles masculines affectaient vaguement la forme, sinon les dimensions d’un paquebot.

Du reste, personne dans l’assistance ne songeait à prêter attention à ces jeux pourtant suggestifs des ombres et de la lumière. Tous avaient les yeux sur le musicien Lagremuse qui, une fois le piano ouvert, les bocks