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FRIQUETTES ET FRIQUETS

bureau, une fois ou deux par semaine, me surprendre.

C’est un bonheur toujours nouveau.

Pour commencer, invariablement, une scène ou, pour être exact, un essai de scène.

L’œil dur, la narine froncée, avec des airs de jeune ogresse flairant sous son toit la chair fraîche, Lucile dit : « Ça sent la cocotte ; il est entré quelqu’un ici ». Elle ajoute : « Ces monstres d’hommes ! »

Puis, désarmée par l’innocence qui doit briller dans mon regard, elle m’embrasse, soupçonneuse encore et ravie de pouvoir quand même supposer que je suis un peu, pour ma part, un tout petit peu « monstre d’homme ».

Sur quoi, la laissant se mettre à l’aise et revêtir le peignoir ample avec le coquet chapeau paillasson des toilettes pseudo-campagnardes, assuré d’une journée calme, je descends faire mon tour de jardin.

On t’en fichera, des journées calmes !

Ce matin, Lucile arrivée, après l’inévitable essai de scène et tandis que je contemplais, près de ma source, le va-et-vient au fil de l’eau