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LE COCHON


On jouait au jeu des préférences.

Après avoir, dans une série de choix ingénieux ou délicats, pour les héros dont il eût désiré revivre la vielles livres qu’il aimait relire, les fleurs qu’il aimait respirer, donné chaque fois une preuve nouvelle de l’exquisité de ses goûts, le poète arrivant à cette rubrique quadrupède et mis en demeure de remplir la dernière ligne blanche, le poète, je dois le dire, hésita. Ou plutôt il fit semblant d’hésiter ; car c’est posément, délibérément que, d’une belle écriture ferme et ronde, symbole du parfait équilibre de son sentiment et de sa pensée, sur le mignon carnet d’ivoire orné d’incrustations en or, il inscrivit le mot : cochon.