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LE COCHON

Et, dans l’espoir que ce serait rigolo, ils emportèrent à la barbe des railleurs le petit cochon décoré pour la circonstance d’une houppette rouge au bout de la queue.


Ce fut rigolo, en effet !

Marine et Fernand, grâce à leur cochon, devinrent tout de suite les héros de la fête. Longtemps, à travers la foule émerveillée, je les suivis d’un œil d’envie.

Fernand, avec les allures très exactement imitées d’un paysan qui s’en reviendrait de la foire, avait lié le cochon d’une cordelette au pied gauche, et le menait ainsi geignant et trottant sur trois pattes tandis que Marine, pour mater ses révoltes, le menaçait d’un petit fouet acheté au bazar à treize.


Il paraît qu’à la fin tout lasse, même les plaisirs que procure un cochon gagné au tourniquet.

Vers les trois heures, ahuri par le brouhaha, assourdi par le tintamarre, j’étais allé faire un tour le long de l’eau, entre la rivière et le bois.

Or, au détour d’un chemin creux, derrière