Page:Arène - Friquettes et friquets, 1897.djvu/333

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Le samedi est, comme chacun sait, le jour des joies populaires, le vestibule heureux du dimanche, l’allée par avance illuminée au bout de laquelle reluit une perspective de plaisirs en projet et d’espérances. Les soirs de dimanche s’attristent parfois à l’idée de la chaîne qu’au réveil il faudra reprendre ; rien n’attriste le samedi.

C’est le samedi que les pauvres gens se marient. Avec le dimanche qui constitue un légitime lendemain de fête, plus une légère tranche prise sur le lundi, on a ainsi pour soi même et ses invités, sans trop de rémoras, sans que le travail en souffre trop, la liberté de près de trois fois vingt-quatre heures.

Et vite, dans leur empressement à dépenser ces vacances qui paraissent ne plus devoir finir, les noces s’éparpillent autour de l’enceinte de Paris : à Vincennes, où il y a de vrais gazons et de vrais arbres ; à Saint-Fargeau, dont le lac est célèbre ; à Romainville, aux Lilas, qui, s’ils n’ont plus d’ombrages, lent au moins quelques guinguettes égayées par le souvenir de Paul du Kock ; et surtout à la porte-Maillot, un peu éloignée