Page:Arène - Friquettes et friquets, 1897.djvu/334

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des quartiers ouvriers, mais que font rechercher les aristocratiques séductions du bois de Boulogne.

Je m’étais donc installé l’autre après-midi sur la porte d’un petit café, près de la grille, attendant l’heure où le ciel s’embrase, car, de cet endroit, les couchants sont particulièrement superbes, vus à travers les lignes élégantes des arbres, dans la vague poussière d’or que soulèvent les équipages.

Deux hommes buvaient à la table voisine, et comme, n’ayant rien à cacher, ils parlaient très haut, j’appris tout de suite, sans y mettre malice, que le plus jeune était un marié, et le plus âgé son patron.

La noce se promenait pour le quart d’heure. Selon le programme immuable de toutes les noces, elle avait sans doute pris le chemin de fer minuscule qui, par mille tours et détours, courant au ras du sol et frôlant les branches des arbres, mène au Jardin d’Acclimatation où les mariées des faubourgs se prélassent à dos d’éléphant comme des princesses indiennes. Puis on était allé autour du lac admirer le défilé des toilettes, pour revenir