Page:Arène - Friquettes et friquets, 1897.djvu/336

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

père ? Faudra tâcher de se dégourdir pour nous faire honneur à la noce. » On avait bu quelques tournées, et je disais ça sans trop savoir, comme j’aurais dit autre chose.

Mais voilà que le vieux se met à s’attendrir, qu’il m’embrasse, et qu’il me parle de sa défunte, de Thérèse, de famille, d’honneur, un tas de bêtises… C’est terrible les vieux quand ça s’y met. Je songeais : « Pincé, mon bonhomme ! » Et j’avais envie de pleurer aussi, ma parole ! comme une bête.

Pour en finir, j’offris encore une tournée, et le mariage fut conclu.

Au fond, j’en étais content pour Thérèse. Tiens ! après tout, pourquoi ne l’aurais-je pas épousée ? Qu’y trouvera-t-on à redire ? Je lui conviens, elle me va ; si sa fleur d’oranger est chiffonnée, c’est de ma faute, et l’affaire ne regarde que moi.

Seulement, histoire de faire causer les camarades, j’ai voulu que la noce eût lieu en même temps que le baptême… Ça à l’air simple, et ce n’est pas simple à cause des publications. Enfin, en calculant, les choses se sont arrangées, et nous nous sommes trou-