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LA SENTINELLE

velle pépinière de la rue Auguste Comte, ainsi que des terrains jadis vagues, bossués de tertres herbeux, sur lesquels, depuis une dizaine d’années, se sont élevés le petit lycée Louis-le-Grand et les somptueux bâtiments de l’École de Pharmacie.

Peu sensible d’ailleurs aux beautés architecturales, tout en faisant son va-et-vient, le fusilier Bernique regardait plutôt du côté du jardin.

Ce grand jardin qui n’en finissait pas, noyé de lune et d’ombre, avec ses balustres, ses statues, les mystérieuses profondeurs de ses massifs, lui avait d’abord produit, à le traverser, une désagréable impression de cimetière.

Deux vagues formes blanches, là-bas, évoquaient même comme des idées de fantômes. Berniques reconnut pourtant que c’étaient : l’une un abricotier imprudent et trop tôt fleuri, l’autre un arbre à fruits du haut en bas barbouillé de chaux suivant les sages prescriptions de l’horticulture nouvelle.

L’abricotier l’intéressa :

— « Cet abricotier est bien hardi ; vienne